En Novembre 2021, Axel et moi avons acheté une maison de ville à Nantes. Nous avons eu un coup de coeur pour cette vieille maison, ses volumes et surtout son jardin. Nous voilà depuis embarqués dans l’aventure de la rénovation et je dois dire que je ne m’attendais pas à tout ça.
Pour vous remettre un peu dans le contexte la maison que nous avons acheté est une vieille maison qui n’était plus habitée depuis longtemps, elle était dans son jus. Il n’y a pas de salle de bain, pas de chauffage, il y a des pièces avec sol en terre battue, le plancher des combles est complètement pourri, la verrière rouillée… Nous devons changer les fenêtres, refaire toute la plomberie et l’électricité. Nous avons beaucoup de travail pour la rendre agréable, pour qu’elle nous corresponde et puisse accueillir une famille de quatre.
Le choix de la maison
Comment savoir que c’est la bonne ?
Alors là, bonne question… entre nous je ne crois pas qu’il y ait de recette miracle. Malgré certains doutes, on sait. On a le feeling, on se projette, on visualise. C’est naturel, ça semble simple… en tout cas c’est comme ça que ça c’est passé pour moi.
Passé le côté émotionnel, il y a le côté rationnel. On a analysé la situation, aidés par nos proches bienveillants. C’était une « bonne affaire », on avait les capacités de se lancer dans une rénovation, dans des travaux longs. Le rapport emplacement/surface/prix était okay. On pouvait imaginer une maison familiale qui correspondait aux besoins d’un couple évoluant avec des bébés, puis des enfants et enfin des adolescents. A la revente on ferait probablement une belle plus-value. Alors banco.
Puis est venu le moment des doutes, je me suis posée mille questions… le quartier, elle est trop comme-ci et pas assez comme-ça, est-ce qu’on ne fait pas la plus grosse connerie de notre vie (au moins…) ? On vient d’arriver sur Nantes, on ne connaît pas le secteur, etc…
Le jour de la signature je n’en menais pas large, j’avais la boule au ventre et je m’en suis remise à ma bonne étoile « si ça ne doit pas se faire, ça se fera pas, sinon c’est que c’est bon ». On fait comme on peut mais moi j’avais besoin de cette béquille.
Maintenant, on y habite depuis quelques mois en mode camping, et je m’y sens très très bien. Et ça c’est le principal.
Faire le choix d’une rénovation
Quand on achète un bien immobilier, il faut se poser les bonnes questions :
Est-ce qu’on souhaite arriver et poser directement ses affaires sans rien à voir à changer ?
Est-ce qu’on veut remettre le bien à nos goûts en faisant des petits travaux ? De combien de budget on dispose ? Qui fait les travaux ?
Est-ce qu’on se sent capable de gérer une rénovation complète ? Est-ce qu’on a besoin d’un architecte ? Budget ? Temps de travaux ?
Chaque option à ses avantages et ses inconvénients. Pour nous c’était tout trouvé, l’équation était parfaite.
Le bien était sain, pas besoin de (trop) toucher aux murs et cloisons. Les espaces nous plaisaient. Nous avions la possibilité de faire une extension en rez-de-chaussé pour agrandir la surface et dans un second temps d’aménager les combles.
A terme nous aurons un bien de 120m2 avec jardin en ville dans notre budget. Dans cette configuration nous n’aurions jamais pu trouver, ni se permettre d’acheter l’équivalent prix/surface déjà habitable. En gros pour la surface qu’on va avoir dans notre quartier, il faudrait ajouter entre 150K et 200K à l’achat par rapport à notre budget total travaux compris. La rénovation nous permet ça.
L’organisation d’une rénovation
Une fois l’achat, j’ai eu besoin de digérer un peu… de me poser, réfléchir. Comment on se lance dans une rénovation quand on en a jamais fait ? Qu’on n’a pas les moyens de tout faire faire ? Combien de temps ça va durer ? Quand est-ce qu’on peut aménager ? Est-ce que je pourrai faire cette verrière de 5 x 4 qui me fait rêver ? Le budget, le budget, le budget… c’est vertigineux. J’ai pris peur, je me suis dit qu’on venait de faire une connerie, qu’on n’y arriverait jamais… après tout je n’ai jamais eu à organiser des travaux, tout à l’air si compliqué, j’ai eu l’impression de me faire ensevelir sous les tonnes de choses à faire et à penser.
Tout est une question d’organisation, de budget et de choix
Les choix
Les choix sont vastes, ils touchent beaucoup de points et sont étroitement liés avec les histoires de budget. Il y a les choses qu’on ne lâchera pour rien au monde et puis celles où l’on fait des compromis, des concessions. J’ai l’impression qu’au fur et à mesure on doit renier sur ses envies du départ c’est inévitable.
Par exemple moi, à la base, je voulais absolument confier la rénovation complète à des ouvriers. Je n’avais pas du tout envie de m’embêter, je voulais arriver dans un espace fini où Axel et moi nous aurions seulement eu à faire l’aménagement.
J’ai caressé ce doux rêve et puis après j’ai eu conscience des coûts pratiqués… ce n’était pas compatible. On s’est donc lancés seuls en ayant bien conscience de nos possibilités et capacités. Ce qu’on ne peut pas gérer ? On le laisse à des professionnels. Notamment pour notre extension nous souhaitions être couvert par les garanties décennales (et aussi se décharger un peu).
Nous avons aussi envie que notre maison nous ressemble, qu’elle soit en adéquation au plus possible avec nos valeurs écologiques. C’est un coût supplémentaire car les matériaux écologiques sont moins facile d’accès (je ne comprendrais jamais la logique), il y a moins de demande, donc ils sont plus onéreux. Il nous faut être malins pour réussir cette prouesse sans que ça nous plombe le budget. Je développerai ce point dans un autre article.
Bref vous l’aurez compris chaque choix a des conséquences et il faut réussir à entrevoir la vision globale ET la vision détaillée du projet quasiment en même temps pour pouvoir se rendre compte. A l’heure actuelle je n’ai pas encore compris comment faire ça, ce n’est pas inné chez moi…
L’organisation
Ce qui nous amène à l’organisation. Le B.A.-BA. Le point central, le point clé. Le plus DIFFICILE. En tout cas pour nous.
C’est intense, entre l’administratif pour les autorisations de travaux, les réglementations d’urbanisme à connaître et à respecter, les plans qu’on doit rapidement boucler pour déposer des dossiers, mais qu’on ne peut pas réellement terminer si on n’est pas sur place, les entreprises à sourcer, à contacter, les devis à étudier, les travaux à lancer… on commence par quel bout ?
Je dois avouer que cette partie là ce n’est pas mon fort… ça me fait des bouffées d’angoisses, et je n’arrive pas rester concentrée sur ces sujets donc je ne suis pas efficace. Il faut se lancer à un moment, activer la machine et après ça peut paraître plus clair. Je ne saurai pas dire comment on s’est organisé, on a commencé par tout démolir et après il a fallu reconstruire, step by step. On a surement perdu du temps à ne pas avoir un programme bien défini mais on a fait comme on a pu avec tous les soucis qu’il y a eu ces dernières années.
A côté de ça de manière plus concrète on a fait la liste des matériaux à acheter pour commencer les travaux, on a réparti les postes ceux qu’on peut prendre en charge et ceux qui nécessitent des pro, on tient un tableau pour suivre le budget (mais il faudrait que je m’y penche dessus plus sérieusement), on a fait la plupart des plans, on a bien avancé comme ça mais il reste TANT à faire !
Le budget
Soyons honnête, le budget est ici le nerf de la guerre. Il détermine tellement TOUT.
Autant vous dire que je ne m’étais pas préparée à gérer un budget. Ce n’est pas ma plus grande qualité au quotidien alors pour une rénovation il a fallu que je fasse de réels efforts. Ce qui est difficile quand on se lance dans une rénovation à faire soi-même c’est d’avoir une vue d’ensemble sur chaque poste et donc chaque dépense associée. Honnêtement je n’ai pas encore réussi et je suis souvent surprise par des achats que nous n’avions pas anticipé. Heureusement que nous avions un peu de marge de manoeuvre pour ne pas se retrouver à sec. Car notre projet n’est pas étalé dans le temps, la rénovation dans sa globalité se fait d’un coup, donc les grosses dépenses ne sont pas espacées.
Prioriser, utiliser des matériaux de récup, emprunter et lâcher prise
Axel a eu le nez fin et a commandé la majorité des gros matériaux avant les hausses de prix. Nous avons donc un (gros) soucis de stockage mais nous subissons moins l’augmentation permanente ce qui nous sauve.
J’ai la sensation d’être une table de ping pong et de faire des allers/retours permanents pour équilibrer les dépenses, faire des choix, grappiller par-ci par-là. Ce n’est pas un exercice simple, surtout que je suis du genre à toujours vouloir le mieux, à ne pas lâcher certains détails mais parfois c’est nécessaire et il faut prioriser ce qui est réellement important pour soi.
Pour alléger notre budget nous avons récupéré le plus possible les matériaux dans la maison. Nous avons essayé de garder le maximum de cloison, nous n’avons pas touché aux sols (les magnifiques terrazo et le vieux parquet déposé, rehaussé de 20cm, et reposé), réutilisé les poutres. Je passe mon temps sur le bon coin pour trouver ce dont j’ai besoin (radiateurs en fonte, lave-main, lampes, etc). C’est un travail de longue haleine, vraiment pas simple, mais qui nous permet à côté de mettre le prix dans des matériaux plus qualitatif et écologique.
Nous avons récupéré du matériel à droite et à gauche, chez des proches, et on a eu extrêmement de chance au niveau de l’outillage car nous étions déjà bien équipé de base et le père d’Axel qui est un passionné de travaux nous a prêté plein de choses. Nous avons eu évidemment des dépenses mais beaucoup moins que si on partait de rien.
Et le reste de la vie dans tout ça ?
On me pose souvent la question « mais comment vous faites ? avec le boulot, les enfants, les travaux ? ». La réponse est qu’on a fait des choix par rapport à nos possibilités et nous sommes bien conscients du privilège que ça représente.
Nous avons bien bien travaillé juste avant le début des travaux pour rentrer un maximum d’argent (on a parfois des petits projets qu’on accepte). Dans notre budget travaux nous avions calculé le prix de notre location et nous avons malheureusement débordé de quelques mois. Nous avons fait le calcul de l’argent gagné/l’argent dépensé pour faire faire les travaux et nous en sommes venus à la conclusion qu’on ne gagnerait jamais assez pour tout faire faire, donc en ne travaillant pas nous pourrions vivre grâce à nos économies et dépenser moins en faisant nous-même.
Le pari était risqué et je ne vous cache pas qu’on arrive à la fin de cette organisation, on s’était donné un an et bientôt on ne pourra pas plus fonctionner comme cela. A côté nous ne partons pas en vacances, on a un budget pour notre quotidien et on profite des maisons familiales et les appartements des copains pour s’aérer. On ne fait pas beaucoup d’extra même si on ne se prive pas, on essaye de trouver un équilibre.
Théoriquement nous avons nos journées pour avancer (c’est à dire de 9h30 une fois les filles déposées jusqu’à 17h), c’est short et c’est très souvent mis à mal avec les innombrables galères du quotidien (covid, enfants malades, fermetures classes, etc, etc, etc). Bref on a du mal à tout gérer et on sait que c’est encore le cas pour de longs mois. A la rentrée ça devrait être facilité car les filles seront dans la même école donc les trajets simplifiés !
La suite ?
Voilà pour ce premier article qui pose les bases de notre projet, je rentrerai plus en détails dans les prochains (je crée une catégorie rénovation pour s’y retrouver). J’ai bien compris que vous aviez envie que je vous parle de nos choix de matériaux, des aménagements avant/après, de comment on a réussi à « conceptualiser » le plan de maison. En attendant on peut se retrouver sur mon compte Instagram pour suivre la suite de la rénovation !