Cette année nous n’avons pas pu aller à la rencontre des lauréats du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art dans leurs ateliers (beaucoup d’autres projets en même temps) comme nous avions pu le faire pour Bellot Bottle, mais ça ne nous a pas empêché de suivre de près les trois jeunes talents sélectionnés par le jury de professionnels à l’initiative d’Ateliers d’Art de France.
Un matin nous nous sommes rendus chez EMPREINTES, le concept store des métiers d’art, pour découvrir leur travail. Il faut dire que pour cette édition 2017, les trois lauréats ont tous ce quelque chose qui rend leur travail intriguant et fascinant. Une belle unité se dégage de ces créateurs au talent extrêmement original. Antonin Mongin, Marie Masson et Maxime Leroy ont tous les trois un savoir-faire rare qu’il est bon de voir mis en avant.
Antonin Mongin est ennoblisseur textile cheveux et, bien que ce travail autour d’une matière aussi étrange que les cheveux puisse en déranger certains, la subtilité et la précision de sa pratique est remarquable. Sous ses doigts, le cheveux tissé ou tricoté devient fil et raconte des histoires. De son côté, Maxime Leroy, plumassier de formation, crée avec cette matière si légère des univers visuels extrêmement riches dans son atelier M.Marceau. Tantôt sculpture ou ornement, la plume nous offre toute la beauté de son esthétique et de sa fragilité. Quant à Marie Masson, créatrice de bijoux contemporains, elle mixe les matériaux tels que le cuir, la plume, l’os ou le crin de cheval pour créer des pièces intimement liées à son histoire personnelle.
La première chose qui nous a frappés en découvrant le travail des trois lauréats du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art c’est le caractère organique qui découle de leurs pratiques et leurs créations. Toutes ces matières naturelles rarement travaillées deviennent sous leurs doigts des objets désirables et intrigants. Un créateur va perfectionner un savoir-faire autour d’une matière bien précise et le choix de ces trois jeunes créateurs a quelque chose de radical. Travailler le «dérangeant», le « bizarre » pour le transformer en une pièce à la beauté indéniable demande une très grande connaissance et une pratique passionnée. Dans l’exposition, le travail de Marie Masson apparaît comme le trait d’union entre le savoir d’Antonin Mongin et celui de l’atelier M. Marceau. D’un côté, le cheveu qui peut être comparé au crin du cheval et de l’autre la plume. Marie Masson réunit souvent les deux dans des pièces telles que ses médailles. Cette unité entre ces trois pratiques, en bien des points très différentes, offre une exposition riche en réflexion pour le spectateur.
Le choix de la mise en scène est également très réussi. Exposés sur des tables et des socles aussi bleus que les murs autour, les tissages d’Antonin Mongin, les bijoux de Marie Masson et les paysages de sous-bois orné de plumes de M. Marceau créés en collaboration avec l’atelier d’ébénisterie Erny Créations sont plus vibrants que jamais. Au mur, de très belles photos nous permettent d’avoir un aperçu des trois ateliers dans lesquels évoluent ces créateurs. Nous faisons parti de ces personnes qui adorent découvrir l’envers du décor et quoi de mieux que de voir l’atelier pour comprendre un peu plus le processus créatif d’un artiste ou d’un artisan ? Nous vous invitons à découvrir des reportages vidéos de ces trois créateurs dans leur univers.
Cette très belle exposition est à découvrir jusqu’au 5 août dans le concept store EMPREINTES installé 5 rue de Picardie dans le troisième arrondissement à Paris. Si vous ne connaissez pas encore ce lieu dédié aux métiers d’art français n’hésitez surtout pas à y faire un tour. L’architecture est superbe et de nombreuses pièces présentées donnent envie de mettre la main au porte-monnaie !
1 commentaire
merci de nous faire partager vos belles découvertes encore et encore